
Ce sale hasard qu'est la vie
« Le Portugal, c'est dur. Un mot de trop et c'est le cachot. Papa y est allé à seize ans pour avoir volé des patates car la nourriture était rare à cause d'un type qui s'appelait Sale Hasard ou un truc du genre. Ça lui va drôlement bien comme nom vu ce que Papa nous a raconté sur lui. »
Voyage dans la France profonde des Trente Glorieuses, Ce sale hasard qu'est la vie fait le portrait de l'exil à travers le regard d'une fillette que la vie bouscule et que tout interroge.
Peu douée à l'école, elle se débat contre son institutrice et les mathématiques car « cela a l'air si difficile d'être inculte qu'il ne faut pas redoubler ». Dans la vallée reculée des Pyrénées où sa famille a immigré, son père, ouvrier à l'usine Pechiney la nuit, est éleveur de vaches le jour ; sa mère s'occupe des lapins et du jardin. Le fragile équilibre du clan s'ébranle, secoué par le lointain écho de Mai 68, quand les enfants grandissent et affrontent un à un la vie, plus difficile pour ceux qui viennent d'ailleurs.