QUINONERO FRÉDÉRIC

quinonero.frederic [at] orange.fr
30960 Saint-Jean-de-Valériscle
Activité(s)
Ecrivain
Genre(s)
Arts
Animations(s)
Rencontres
Biographie :
« Nul ne guérit jamais de son enfance », chantait Ferrat, que celle-ci fut heureuse ou tourmentée. La mienne fut heureuse, ô combien. Au cœur des Cévennes flamboyantes et sauvages, source de mes passions, endroit où tout commence et où tout finira.
J’avais cinq ans quand mes parents s’y établirent. Une maison de fonction sur les hauteurs de Corbès, belle et solidement plantée. Elle faisait bloc avec d’autres occupées par des Anglais — artistes pour la plupart — venus là pour trouver le calme et l’inspiration créatrice. Parmi eux, Elisabeth Frink, sculpteur renommée et propriétaire de vignes que mon père exploitait. J’allais souvent l’observer dans son atelier. Elle me parlait de ceux qu’elle côtoyait : Picasso, César, Giacometti. Aussi des écrivains, chanteurs ou musiciens. En 1972, je rencontrai grâce à elle Charlie Watts, le batteur des Rolling Stones qui me porta sur ses genoux !
Vivre dans cette ambiance nourrit très tôt mes penchants artistiques. La chanson me passionna. Toujours accroché au transistor ou en train de fredonner. J’avais six ans quand Johnny Hallyday entra dans ma vie. Je voulus être chanteur. Je notais tout ce que j’apprenais à son sujet dans la presse, à la radio ou à la télévision. On ne sortait pas le week-end s’il passait à la télévision, c’était sacré ! Je composais aussi des sortes de magazines illustrés de photos. Avec ma sœur, nous avions passé un été à écrire une saga inspirée des feuilletons télé. Après avoir choisi nos personnages dans le catalogue de La Redoute, nous avions découpé les images pour le coller en page de garde. Chacun avait une identité, un métier, une passion. Une fois le casting établi, l’histoire pouvait commencer… C’est là que j’ai commencé à aimer les livres et l’écriture. Sur les conseils d’un organisateur de radio-crochets, mes parents m’achetèrent un piano à crédit. Pour eux, un véritable sacrifice. Puis je menai une vie de Bohême, explorant autant d’univers artistiques que possible, dessin, théâtre, cinéma, tout en exerçant des petits boulots alimentaires.
À l’adolescence, mes auteurs de chevet étaient Steinbeck, Giono, Zola, Zweig, Rimbaud, Apollinaire. Plus tard j’ai découvert et aimé la littérature anglaise et américaine, avec une préférence aujourd’hui pour Michael Cunningham et Jonathan Tropper. La lecture, l’écriture et la musique étaient associées à ma vie au point qu’un jour, alors que je cherchais à placer mes romans, un ami journaliste me mit en relation avec son éditeur parisien. Ce dernier accepta de signer avec moi un contrat pour des livres sur la chanson. Voilà comment quatre livres à caractère biographique ont été publiés depuis 2006, le cinquième pour 2009.
Bibliographie non exhaustive :
Patrick Bruel : des refrains à notre histoire, éd. Archipel, 2019 (biographie). Sheila : une histoire d’amour, éd. City, 2018 (biographie). Michel Sardou : sur des airs populaires, éd. City, 2018 (biographie). Johnny immortel : 1943-2017, éd. Archipel, 2017 (biographie). Françoise Hardy : un long chant d’amour, éd. Archipel, 2017 (biographie). Jane Birkin : la vie ne vaut d’être vécue sans amour, éd. Archipel, 2016 (biographie). Julien Doré, pêcheur de lune, éd. Carpenier, 2015 (biographie). Sardou, éd. Carpentier, 2013 (biographie). Johnny, la vie en rock, éd. Carpentier, 2014 (biographie). Sheila, star française, éd. Didier Carpentier, 2012 (biographie). Johnny live, 50 ans de scène, éd. de l’Archipel, 2012 (biographie). Juliette Binoche : instants de grâce, éd. Grimal, 2011 (biographie). Sophie Marceau : la belle échappée, éd. Didier Carpentier, 2010 (biographie). Les années 60 : rêves & révolutions, éd. Didier Carpentier, 2009 (beau livre). Le chemin d’enfance, éd. GabriAndre, 2009 (roman). Edith Piaf : le temps d’illuminer, éd. Didier Carpentier, 2008 (biographie). Sylvie Vartan : jour après jour, éd. Didier Carpentier, 2008 (biographie). Sheila : biographie d’une idole, éd. Tournon, 2007 (biographie). Johnny Hallyday, l’éphéméride, éd. Tournon, 2006 (biographie).
Extrait :
Édith Piaf, le temps d’illuminer…
Éditions Didier Carpentier - 2008
Pendant ce même été 1958, lors d’un déjeuner en tête à tête dans un restaurant, Piaf demande à Moustaki de lui écrire une chanson dont elle donne le thème : ça se passerait un dimanche, un jour sinistre, le jour des villes mortes où l’on crève de solitude, ce serait l’histoire d’un amour, un chagrin d’amour, dans un décor qui aurait son importance car il donnerait une dimension tragique à l’histoire, pourquoi ne pas planter le décor à Londres, la ville la plus triste aux yeux de Piaf... Sur la nappe en papier du restaurant jaillissent quelques phrases. Il fait si froid dehors... Dehors, ça rime avec... Milord. Piaf entoure le mot :
— La chanson est là ! On oublie tout, on part sur Milord.
Quelques jours après, dans l’hôtel de Cannes où ils séjournent, Piaf enferme Moustaki dans la chambre.
— Tu n’en sortiras que quand tu auras terminé d’écrire ma chanson !
Sur la table, elle a posé le bout de nappe déchiré avec les quelques phrases et le mot cerclé au stylo : Milord. Il écrit quasiment d’une traite, étonné que ça vienne si vite, cette histoire d’une fille des ports consolatrice d’un lord anglais en peine d’amour. Quand il sort, le texte en main, il découvre Édith assise près de la porte, elle n’a pas bougé, elle est restée là à attendre, pressée de découvrir ce petit chef-d’œuvre qu’elle expédie le jour même à Guite, en cure à Spa, après avoir effectué quelques retouches : la douce (aux yeux si tendres) au lieu de la fille, et l’ajout du mot dame dans Dame ! le ciel vous comblait.
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