CHABEL CLAUDE

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Activité(s)
Ecrivain
Genre(s)
Poésie, théâtre
Littérature
Fantastique et SF
Conte
Animations(s)
Lecture
Conférences
Biographie :
Jean-Claude Chabel, né à Tunis, a vécu à Paris et en Picardie de 1956 à 2002 et s’est installé à Montpellier en 2003. Études littéraires et de sciences humaines à Paris dans les années soixante-dix.
A été ou est encore : animateur socioculturel et d’ateliers d’écriture, bâtisseur de maisons, lecteur, chanteur, guitariste, acteur, professeur de lettres (essentiellement)... et écrivain.
La langue française, les livres, l’écriture, l’invention d’autres mondes... lui ont sauvé la vie quand il était petit. De nombreux auteurs, artistes, musiciens, écrivains, gens de théâtre ou de cinéma, d’Europe et de partout, l’ont marqué en plein accord avec ses racines d’homme du sud.
Il écrit surtout des nouvelles et des courts romans, publiés le plus souvent sous le nom de Claude Chabel. Il apprécie en littérature l’exploration de mondes oniriques affrontant le temps et la mémoire ; univers troubles, insolites, évanescents, délibérément poétiques, voire politiques, qui se déploient derrière une réalité souvent cruelle et implacable ; pouvoir fondamental de la littérature de braver le temps, l’espace et la mort. Les personnages de ses histoires voient souvent re-surgir leur passé mais il s’agit plus d’une relecture pour vivre aujourd’hui que d’une pure nostalgie. En ces personnages fictifs, il projette différents destins possibles ou improbables et le lecteur est invité à en faire autant. Il est membre de l’association ADA, Autour des Auteurs du Languedoc-Roussillon. Voir sa fiche sur le site de l’ADA
Bibliographie non exhaustive :
Je crois que je vais hurler, in "l’Encrier renversé", 2014 (nouvelle). Entretiens sur la nouvelle et les concours, in "l’Encrier renversé", 2014 (nouvelle/reflexion). Les Années floues, éd. Arte facto, 2008 (récit). Vivez avec vos dieux, in "Borderline", 2006 (nouvelle). Entre deux, soleil voilé, éd. l’Iroli, 2006 (nouvelles et contes). Comme un étranger, collectif, éd. L’iroli, 2006 (nouvelles). Entretiens sur l’écriture, in "l’Encrier renversé", 1999 (nouvelle/reflexion). Marine, in "l’Encrier renversé", 1998 (nouvelle). 1er prix du concours de Castres 1997. Cheveux gris, poussière du temps, in "l’Encrier renversé", 1995 (nouvelle). Lauréat du concours de Castres 1995.
Extrait :
Vivez avec vos dieux
Nouvelle publiée dans "Borderline"
« L’homme a créé des dieux, l’inverse reste à démontrer. » (Serge Gainsbourg)
Au petit matin, lorsque les alèses oniriques ne sont plus efficaces, des lambeaux de rêves s’échappent de leurs limbes et flottent dans la chambre. Une femme voilée anime un débat loufoque avec un groupe de figurants sur un fond de prières, de hurlements et de slogans publicitaires rythmés. Des pavés gravés de signes énigmatiques, projetés avec force, font éclater le bol de riz d’un grand Chinois en costume de prolétaire au milieu d’un amas de petits livres rouges. Les deux baguettes forment une croix sur les grains de riz mélangés aux éclats de porcelaine. Un homme chevelu et barbu, aux traits douloureux, surgit de nulle part et essaie en vain de s’y crucifier lui-même. Deux petites cornes pointent sur son front blessé et restent visibles sous l’épais turban dont il se ceint la tête. Le grand Chinois se détourne et sourit, cordial et inquiétant, à une galerie de profils emboîtés qui regardent tous dans la même direction. La femme dans l’ombre s’incline avec respect devant lui. Derrière eux, dans l’antichambre de l’enfer, un militaire agité de tics grotesques braille des imprécations face à une foule de pantins anonymes qui approuvent d’une seule bouche, tandis qu’un autre, devant la même foule, cultive un bon sourire sous ses moustaches de papy. Quand tous ces fantoches retirent leurs masques de chair, révélant ainsi une épouvantable absence de visage, je me réveille en hurlant, j’allume la lumière. Les polluants oniriques n’ont pas tous disparu. Un de ces faux-semblants a réussi à s’incruster ici et se met à tourner autour de moi. Je crie encore, mais cet hybride s’en fout complètement et me fait un doigt d’honneur. Les dieux se moquent de nous !