LAND LUCIE

30700 Uzès
Activité(s)
Ecrivain
Genre(s)
Poésie, théâtre
Livre jeunesse
Littérature
Animations(s)
Rencontres
Lecture
Conférences
Biographie :
Tout est voyage. Se perdre dans une ville, parler avec des inconnus, rendre visite à des peintres dans leurs ateliers. Elle aime écrire dans des endroits insolites : gare, couvent, manoir, cages d’escalier, et aussi dans les bistrots. Pour elle, le jazz, c’est la liberté.
Elle bourlingue, un saxophone alto dans le dos, un ordinateur au fond d’un sac, parfois mains dans les poches, d’un pays à l’autre, d’une langue à l’autre, ce qui compte c’est d’avancer. Elle a été serveuse, danseuse avec le feu, prof de français dans une réserve indienne, traductrice, testeuse de scooter, etc.
Elle a réalisé quelques court-métrages :
"Effet-mère", "Fleur de bitume", "Planète Mars", "Rêves de môme", "La coccinelle pleure".
Elle revient souvent à Uzès, sous le ciel indigo où elle prend le temps de ciseler ses romans.
Elle dit des poèmes dans les bars.
Bibliographie non exhaustive :
La Débrouillardise, éd Grasset, 2018 (roman). Good morning, Mister Paprika !, éd. Sarbacane, 2011 (roman). Gadji !, éd. Sarbacane, 2008 (roman). Sélection prix des Incorruptibles, Sorcières, Lucioles, Marque-Page, Adorruptibles, Sésame, Paul Langevin. Sorti en poche en 2015 chez Hachette.
Extrait inédit :
L’interrogatoire reprend. « Réponds ! Alors ? Tu réponds, oui ! Tu comprends pas c’qu’on t’dit ? » Kolia ouvre la bouche, articule des mots, en vain. Au début, les poiliciers pensent qu’il feinte, alors ils lui jettent de l’eau à la figure, tapent sur la table, s’énervent, tournent en rond. Ils le laissent mariner, reviennent à l’attaque, lui donnent des claques, appellent des collègues, le renvoient en garde à vue.
Forcés de se rendre à l’évidence, ils font appel à un spécialiste qui constate le mutisme de Kolia. Une avocate envoyée par Jim arrive en courant, les cheveux détachés. Maître Hélène Hézel, dit-elle en lui serrant la main.
Si elle fut troublée par son regard, comme elle le lui avoua plus tard, elle ne le montra pas.
Trois nuits en garde à vue puis il est transféré en maison d’arrêt.
La première nuit, accablé, il s’endort comme une brute. La deuxième, il réalise l’ampleur du désastre. Les saisons vont s’épanouir sans lui. Sortez-moi de là, pense-t-il. Je vais tous les tuer. On entend les chiens hurler depuis le chenil pas très loin. Ça envoie des décharges dans le cerveau. Il a l’impression d’être l’un d’eux.
À la nuit tombée, les aboiements s’amplifient et après plus rien. Peut-être qu’eux aussi sont gavés de médocs. Ça doit rendre fou l’isolement à la longue.