LOUBET GABRIELLE

gabrielle.loubet [at] laposte.net
8 rue des Trésoriers de la Bourse
34000 Montpellier
Activité(s)
Ecrivain
Genre(s)
Livre jeunesse
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Rencontres
Conférences
Biographie :
Montpelliéraine, professeur des écoles et maître formateur à l’IUFM, j’ai toujours pratiqué durant ma carrière l’enseignement de la lecture et de la langue française autour des textes fondateurs comme l’Iliade, l’Odyssée et les mythes grecs. Forte de cette expérience et de l’engouement que ces textes suscitaient auprès des élèves, j’ai voulu la prolonger en imaginant un roman adapté à un public adolescent afin de rendre plus abordables la cosmogonie, les mythes grecs et l’histoire des dieux. J’ai aussi cherché à faire vivre cette mythologie de l’intérieur, en la présentant sous une forme unifiée et non plus thématique ou parcellaire comme c’est presque toujours le cas.
Mon premier roman prend pour thème la création du monde dans la mythologie grecque et la rencontre du héros, Ganymède, avec les différents dieux du panthéon grec. La suite raconte la guerre qui oppose le dieu Arès aux autres dieux et en particulier à son frère Apollon.
Bibliographie non exhaustive :
L’échanson de Zeus, éd. Gulf Stream, 2009 (roman jeunesse).
Extrait : Le Dieu à l’arc d’argent
Haletante, la tunique plaquée au corps par la sueur et les embruns, Léto courait ; elle fuyait le monstre impitoyable qui la harcelait sans lui laisser un instant de répit. Elle se serait depuis longtemps effondrée si l’instinct de survie ne l’avait poussée à courir toujours plus vite, toujours plus loin. Si seulement elle avait pu trouver un abri, un lieu où reprendre haleine, mais toutes les villes lui avaient fermé leurs portes, toutes les côtes, les îles et les ilots l’avait repoussée. Personne n’avait voulu braver Héra, la reine de l’Olympe, qui avait menacé de tourments éternels quiconque porterait secours à la malheureuse Déesse.
La pauvre fugitive essaya de respirer plus profondément pour desserrer l’étau qui comprimait sa poitrine. Un point de côté lui coupait le souffle, chaque inspiration déchirait son flanc comme un coup de poignard, son cœur oppressé sautait douloureusement dans sa poitrine, le sang martelait ses tempes et faisait bourdonner ses oreilles. Elle trébucha et tomba à genoux sur la grève ; pourtant sa hantise de voir surgir le serpent maléfique était si grande qu’elle lui donna la force de se traîner en rampant jusqu’à un rocher éclaboussé par les vagues. En jetant des regards traqués autour d’elle, elle se coula dans son ombre. Des larmes de désespoir inondèrent ses joues brûlées par le soleil quand elle sentit bouger l’enfant qu’elle portait dans son ventre. Pauvre petit, pensa-t-elle, pas encore né et déjà pourchassé et maudit.
Comment elle, petite fille de Gaïa et d’Ouranos(1), en était-elle arrivée à cette tragique extrémité ? Quel crime avait-elle commis ? Certes elle avait cédé à la passion que lui témoignait Zeus, le Maître de l’Olympe, mais avait-elle le choix ? On ne résiste pas au roi des Dieux, ses désirs ont force de lois. Les serments passionnés, les ardentes caresses qu’il lui avait prodigués avaient eu raison de sa réserve. Elle avait oublié que le Maître de la terre et du ciel était marié à la plus jalouse et vindicative des épouses. Dès qu’Héra avait eu connaissance des amours de son époux avec Léto, elle n’avait eu qu’une seule pensée : se venger. Pour punir sa rivale et la faire disparaître de la surface de la terre, elle lui avait envoyé le redoutable serpent Python qui la pourchassait jour et nuit.
Soudain Python fut là, monstre surgi des Enfers. Il se déplaçait avec une effrayante rapidité et les ondoiements de son corps massif recouvert d’écailles verdâtres laissaient de profonds sillons dans le sable de la plage. Son capuchon rejeté en arrière, il projetait devant lui sa langue hideuse qui, en tâtant le terrain, lui permettait de savoir où ses victimes se cachaient. Léto pouvait apercevoir les dents recourbées avec lesquelles il saisissait ses proies et les faisaient pénétrer pouce par pouce dans son gosier. Maintes fois il s’était joué de l’horreur qu’il lui inspirait en dévorant devant elle des animaux plus gros que lui, qu’il avalait avec peau, os, griffes et fourrure. Léto comprenait qu’il attendait de l’avoir rendue folle de terreur pour la dévorer à son tour.
Aussi rapide et mortel qu’une flèche empoisonnée, il se propulsa vers la pauvre Déesse tétanisée. Elle poussa un cri de désespoir.
- Zeus, Dieu tout puissant, sauve ton enfant !
À l’instant où le monstre tendait sa langue immonde pour la happer et l’avaler, la poitrine, les membres, le corps tout entier de la Déesse se couvrit de plumes, tandis que deux ailes se déployaient dans son dos et l’enlevaient au-dessus de l’océan.
(1)Gaïa : la Terre nourricière et Ouranos, le ciel, premières divinités créées par le Dieu Chaos dès l’origine du monde.
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