ÉTIENNE JEAN-PAUL

jp.etienne.colbert [at] gmail.com
7, rue des Rouges-Gorges
Les Mas Cévenols
30100 Alès
Activité(s)
Ecrivain
Genre(s)
Roman noir, polar
Littérature
Fantastique et SF
Culture régionale
Conte
Animations(s)
Rencontres
Lecture
Conférences
Biographie :
Jean-Paul Etienne, écrivain. D’accord, le terme écrivain est un peu pompeux, mais exigeant une stricte qualité littéraire. Auteur n’est pas suffisant. On peut être l’auteur d’une foule de faits, même des plus vils. Etudiant, j’ai rencontré quelques écrivains, le temps d’un repas ou d’une conférence ou par hasard et parmi eux, Jean-Pierre Chabrol, Claude Simon et Roger Garaudy. Des personnages impressionnants. Leur ressemble-je ? Probablement pas. Peut-être en raison de ma vocation tardive ? Peut-être. Quand on a étudié les mathématiques et une part infime des technologies, que l’on a créé ça et là des dispositifs propres à générer le chômage sous prétexte de progrès industriel, que l’on a joué le globe-trotter pour les marchander, on s’est forgé un comportement différent de celui dont la destinée est d’écrire dès le berceau. Soixante-deux ans pour faire éclore ma graine d’écrivain. Tard, trop tard pour envisager une carrière, en un mot, vivre de ma plume. L’origine même, l’oubli des règles grammaticales, de l’orthographe, de la syntaxe, forment un premier mur à traverser. Il n’est pas seul. Une fois le manuscrit bouclé, l’éditer peut prendre du temps et des larmes. Les subterfuges existent, parfois dangereux, toujours décevants. Le livre obéit à un circuit, mieux en suivre les rails. Le mur infranchissable s’est enfin fissuré au bout de cinq ans. Oh ! Pas sans mal. Les choses en sont là avec mes quatre romans qui me collent à la peau. Du premier, "Perro, témoin d’un exil", au dernier édité chez Ecrits d’Oc, "Un monstre en Gévaudan", l’écriture s’est façonnée, le style s’est affermi, le vocabulaire s’est étendu. Au point d’être remarqué. La continuité s’assure déjà avec ce nouveau roman de terroir à tendance thriller, "Le moulin de la discorde" (Éditions Lucien Souny). Et le prochain…
Bibliographie non exhaustive :
Le mas Cabrol, éd. Lucien Souny, 2010 (roman). Le moulin de la discorde, éd. Lucien Souny, 2009 (roman). Un monstre en Gévaudan, éd. Ecrits d’Oc, 2008 (roman). La gueule de l’emploi, éd. Ecrits d’Oc, 2007 (roman). Justin Souriceau – La vie, c’est demain !, éd. Ecrits d’Oc, 2007 (roman). Perro, témoin d’un exil, éd. Ecrits d’Oc, 2006 (roman).
Extrait :
À Paroikia, dans l’Ile de Paros, nous avons marché main dans la main au bord de la mer. Seuls, nous étions bien. Élizabeth me dit enfin combien elle avait été sotte de me bouder depuis notre départ. Elle était redevenue très gaie et insouciante alors, les vaguelettes turquoise bleuirent ses souvenirs noirs de sa rupture orageuse.
Un pêcheur entrait au port avec quelques cagettes de poissons et de crustacés. Nous avons parlementé. Il voulait bien nous amener à la pêche le lendemain. Nous avons dormi chez lui, moyennant un prix symbolique pour un lit étroit avec paillasse et sans drap. Tous les deux sur la même couche, l’un contre l’autre. Pour ne pas gêner notre hôte ni contrevenir à l’orthodoxie nous n’avions pas démenti l’évidence, un mari qui sort sa femme dans les Cyclades. Chastes comme la Jeanne. Lui aurait-on affirmé ne pas avoir le moindre lien entre nous, il n’aurait pas compris.
Dimitrios, le pêcheur, est venu nous réveiller vers quatre heures, le crépuscule appelait déjà de rousseurs l’aube d’une journée sans nuage. Une fois bu son café où il n’y avait plus à manger qu’à boire, il nous a offert des poissons séchés qui nous ont emplâtré le palais pour la journée.
Avec son peu de français et ses gestes éloquents, il nous expliquait sa pêche. C’était notre vieil homme et la mer. Nous étions la caméra d’Hemingway. Elle observait le combat du vieux pêcheur. Le squale n’était que du menu fretin, mais cela nous suffisait pour comprendre la force morale de l’homme dans son corps à corps solitaire contre l’immensité. Lui, sa peau racornie presque aussi cuivrée que celle d’un maure, faisait les mêmes gestes que les hommes de la préhistoire. Seul, derrière nous, le petit moteur hors bord venait nous rappeler que nous étions à l’aube du vingt et unième siècle. Le soleil, encore bas, éblouissait déjà nos regards.
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Localisation

44.11037, 4.10552