DUPON MAËLLE

maelledupon [at] gmail.com
34170 Castelnau-le-Lez
Activité(s)
Ecrivain
Genre(s)
Poésie, théâtre
Littérature
Culture régionale
Animations(s)
Rencontres
Lecture
Biographie :
Née en 1988 à Montpellier. Une voix originale qui exprime la précarité sociale et sentimentale sous le signe de laquelle est condamnée à vivre sa génération. Sentiment d’incertitude sur l’avenir, tentative de saisir l’instant de plaisir et d’amour, dans l’angoisse de se dire qu’il restera sans lendemain. Ce qu’exprime sa poésie, elle l’a vécu dans sa chair.
Les deux parties de son premier recueil entrent en résonance et s’éclairent l’une l’autre : d’abord le chant lyrique, librement versifié, de sa passion inquiète et exclusive, puis le récit en prose poétique, impressionniste et syncopée, de son périple dans l’Europe d’en bas, et ailleurs, Barcelone, Gênes, Cork, le Maroc, Kunming dans le Yunnan. Montpellier est au centre, sa ville natale, où la ramènent ses tribulations, ses souvenirs et amitiés d’enfance et la langue occitane apprise dès la maternelle et choisie entre toutes pour se dire, comme ultime garant de permanence. Elle se situe en marge de tout courant littéraire. Elle vit actuellement à Montréal et voyage à travers le monde, parle l’Anglais, le Catalan, l’Italien et l’Espagnol. Elle a participé au festival des Voix de la Méditerranée en 2013.
Bibliographie non exhaustive :
La color lenta de la pluèja, éd. Jorn, 2013 (poésie, bilingue).
Extrait :
MA JOINESA ES AILÀ
Ma joinesa es ailà contra de pòtas sarradas, a la ronça dels passes e de las carrièras estrangièras. Ont qu’ane. Ai pas quitat de te sègre. E la doçor del còs que se sarra de las mans. La pèl bruna suava per agantar un recanton de solesa. Decembre remenava. M’abraçava, son còs avuglat per l’escrinh de belesa e que se coita coma un sòmi. Al matin èrem ja autres, davalèrem fins a la plaça dins la frescura del jorn, m’abracèt parièr, prenguèri lo tram. Montpelhièr la vila blanca amb sa cara d’ivèrn e de gris.
Lo tram s’arrèsta, un colcavestit demanda una cigarreta. Contunhi. Enlà s’es enanat sus l’isla alonhada. Cork, ma lutz anciana. Aqueles aucèls de blanc, devorats pel fracàs negre de l’aiga, quand marchavi tant de temps. Sabi pas mai ont ai marchat.
In "La color lenta de la pluèja"
*
MA JEUNESSE EST LÀ-BAS
Ma jeunesse est là-bas contre des lèvres serrées, à la dérive des pas et des rues étrangères. Où que j’aille, je n’ai pas cessé de te suivre.
Et la douceur du corps qui se rapproche des mains. La peau brune et douce pour capturer un recoin de solitude. Décembre s’agitait. Il m’enlaçait, son corps aveuglé par l’écrin de beauté et qui se presse comme un songe. Au matin nous étions déjà autres, nous sommes descendus jusqu’à la place dans la fraîcheur du jour, il m’enlaça pareillement, je pris le tram. Montpellier la ville blanche avec son visage d’hiver et de gris.
Le tram s’arrête, un sans-abri demande une cigarette. Je continue. Là-bas il s’en est allé, sur l’île lointaine. Cork, mon ancienne lumière. Ces oiseaux de blanc, dévorés par le fracas noir de l’eau, quand je marchais si longtemps. Je ne sais plus où j’ai marché.
Extrait de "La couleur lente de la pluie".