
[CDI#48] Tour d'Europe
A l'occasion de la Comédie du Livre 2022 et son thème des littératures européennes, découvrez ce mois-ci un échantillon de la production de nos éditeurs et traducteurs régionaux !

Saga d'Oddr aux Flèches, Anacharsis, 2010. Traduit par Régis Boyer. (Islande)
Après avoir fondé sa propre légende dans le Bjarmaland, pays peuplé de sauvages magiciens aux mystérieux rites chamaniques, Oddr bat la campagne de l’Angleterre à l’Irlande, de l’Aquitaine au Groenland, affrontant maintes tempêtes et batailles.
Pour échapper à un sort funeste, Oddr, descendant d’une lignée de tueurs de monstres, s’en va en quête de renom dans le Bjarmaland, une Atlantide nordique peuplée de sauvages magiciens. Puis viendra le temps des errances vikings, de l’Irlande à Byzance, et de la Russie à l’Aquitaine. Des pérégrinations qui le mèneront jusqu’au Pays des Géants à travers tempêtes, batailles, joutes magiques et duels, à la poursuite de l’insaisissable Ögmundr, un tröll démoniaque assoiffé de meurtre.
Les sagas de Grímr à la Joue velue et de Ketill le Saumon, elles aussi traduites ici pour la première fois, rapportent les exploits, respectivement, du père et du grand-père d’Oddr. Ces sagas « des temps archaïques », composées aux XIIIe et XIVe siècles avant tout pour le divertissement du lecteur, agrémentées de « chants de morts » célèbres, de contes populaires ou d’« anecdotes errantes » puisées dans tout le Nord, regorgent de mythes et légendes de la Scandinavie ancienne. Et elles opèrent, par ces motifs entrelacés, un véritable enchantement du monde.

Sven Nordqvist, Les aventures de Pettson et Picpus. Pauvre Pettson, Plume de Carotte, 2019. (Norvège)
C'est l'automne, le temps est maussade et Pettson reste assis devant sa fenêtre, l'air triste. Son chat Picpus lui, n'a que faire du mauvais temps et gigote dans tous les sens ce qui énerve profondément le vieux fermier qui a besoin de silence et de solitude. Inquiet pour son ami, Picpus propose à Pettson une partie de pêche pour lui redonner le sourire. Rien à faire, Pettson n'a pas la pêche. Mais le matou rusé n'a pas dit son dernier mot. Ni une ni deux, Picpus va tenter par tous les moyens d'attirer Pettson dehors. Réussira-t-il le pari qu'il s'est lancé ?

José Saramago, L'année de la mort de Ricardo Reis, éditions du Seuil, 1988. Traduit par Claude Fages. (Portugal)
Fernando Pessoa est mort. L’un de ses pseudonymes, Ricardo Reis lui a survécu et revient à Lisbonne peu de temps après la disparition de son créateur. Éxilé au Brésil durant seize ans, il découvre une ville chargée de mystères, où les vivants côtoient les morts, où le rêve et la réalité se mêlent. À Lisbonne, Ricardo Reis n’a qu’une seule idée en tête : trouver sa véritable identité.

Luigi Di Ruscio,
Palmiro, Anarcharsis, 2015. Traduit par Muriel Morelli. (Italie)
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans la petite ville de Fermo, une bande loufoque de partisans, fonctionnaires, prostituées et paysans attend fébrilement la grande fête révolutionnaire et l'avènement d'une société sans classes.
Sous la forme d'une autobiographie picaresque, Luigi Di Ruscio orchestre dans sa ville natale une comédie humaine à l'italienne, peuplée de figures tour à tour burlesques, tragiques et tendres.
Armé d'une drôlerie féroce, d'une écriture à la cadence orale ponctuée de fulgurantes inventions langagières, il nous administre une formidable leçon de joie de vivre en dépit de ses désillusions politiques.

Béla Pintér, Saleté, L'Espace d'un instant, 2021. (Hongrie)
Celle qui n’est pas aimée ne comprend pas vraiment pourquoi elle est « si peu » aimée. Elle blâme le monde pour cette injustice ou encore les gens pour leur apathie, alors qu’en fait tout le monde l’évite à cause de son intelligence émotionnelle aiguë, de son égoïsme et de son étroitesse d’esprit. Et l’éviter est bien ce qu’ils font tous. Ils n’ont pas vraiment envie de lui adresser la parole. Ne pas être aimé est une agonie. Sourcils froncés, on serre les dents, et les mains deviennent des poings. C’est dans des instants comme ceux-là qu’elle devient dangereuse. Elle, qui n’est pas aimée.

Beniamin M. Bukowski, Les extraordinaires frères Limbourg, Deuxième Époque, 2018. (Pologne)
Peintres et enlumineurs néerlandais de la fin du Moyen Âge, les frères Limbourg sont notamment devenus célèbres grâce aux Très Riches Heures du duc de Berry, œuvre qu’ils laissèrent inachevée à leur mort, en 1416. Beniamin M. Bukowski crée, avec Les Extraordinaires Frères Limbourg, une passerelle entre les époques — du Moyen Âge des trois enlumineurs à notre contemporanéité saturée de représentations.
Les trois frères deviennent chez lui les ancêtres de la culture de l’image contemporaine dont la consommation est soumise à une critique cinglante. La grande originalité de la pièce est la possibilité d’interrompre définitivement le spectacle par la mort : une roue de 365 cases est lancée à la fin de chaque scène, l’une d’entre elles étant celle de « la mort noire », dont la sortie marquerait la fin du spectacle, sans explication supplémentaire. La biographie historique n’est qu’un prétexte pour déployer, dans une poésie sobre et qui fait la part belle à l’humour comme aux questions les plus métaphysiques, une interrogation contemporaine sur la primauté de l’image.
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