GAUTHIEZ-RIEUCAU DOMINIQUE

d.gauthiez-rieucau [at] orange.fr
20, rue Boyer
34000 Montpellier
Activité(s)
Ecrivain
Genre(s)
Sciences humaines
Littérature
Animations(s)
Rencontres
Lecture
Conférences
Biographie :
Dominique Gauthiez est née à Franconville, dans le Val d’Oise et a étudié à Paris X-Nanterre après mai 68. Sa région d’adoption est le Languedoc-Roussillon et elle vit à Montpellier qu’elle affectionne et où sa fille a grandi. De formation historique, elle inscrit son activité professionnelle dans l’Education nationale : Professeure d’Histoire-Géograhie (Paris-nord : lycées Jacques Decour-Argenteuil-Enghien), elle enseigne en Alsace, puis une dizaine d’années au lycée Jehan Ango de Dieppe, enfin en 1985 au lycée Mermoz de Montpellier ; Personnel de direction (St-Etienne-Vallée-française-Brignon-Montpellier-Lansargues) ; Chargée d’études et de projet "Genre, mixité, égalité" dans le supérieur où elle anime des formations et travaille en réseaux sur le masculin-féminin (Fonds Social Européen).
Au-delà de l’institutionnel, elle se sent "éveilleuse". Elle songe, entre ciel et terre, réalité et fiction, fidèle au jeu des hétéronymes de Pessoa, que nous avons plusieurs vies, l’une, réelle, celle de la source, enfouie, identitaire, et celles, apparentes, de la vie professionnelle et sociale…
Ses pages, "écritures motivées" par l’inégal développement et par l’identité plurielle, chaque personne étant une trame multiculturelle qui se plie à des injonctions familiales, sociétales et au "hasard des rencontres", traquent le supplément d’être, les "correspondances invisibles" : essayiste en Histoire contemporaine sur la question de la décolonisation (elle est la biographe de Jean Rous Ed. Cana dont un collège à Pia porte le nom) ; journaliste à la pige engagée au Sénégal dans le processus dit démocratique, en Algérie sur les mouvements féminins, au Gabon (Afrique contemporaine, Marchés tropicaux) ; chercheuse sur le genre (Presses universitaires) ; nouvelliste (Harmattan, Lanore…).
En littérature, elle dialogue avec Olivier Chateaureynaud ("L’envol de la femme oiseau" extrait du recueil "Duel") qui la remarque au Festival de la nouvelle à St Quentin, avec Dominique Desanti qui la présente au Café littéraire St Sulpice (Frontières), avec Régine Detambel qui l’appelle comme conférencière (Une grand-mère dans un jardin public), avec Marie-Françoise Hans (In et Off), avec Noëlle Châtelet… Elle a été invitée à la Villa Montnoir pour Le secret révélé… celui de l’écriture… atemporelle : secret qu’elle fait partager... dans ses Ateliers d’écriture. Elle en anime en effet à l’IUFM-UM2 et ailleurs : ils donnent lieu à publications et mises en espace depuis 2004. Ses nouvelles ont été mises en voix par une dizaine de comédiens, dont au Festival d’Avignon (Frédéric Domet, Vincent Guiot, la conteuse Michèle Bayar), à Paris (Monique Dental, Cécile Parisot) ou à la Comédie du livre de Montpellier (Patrick Hannais).
Bibliographie non exhaustive :
Genre et Djihad. Le théâtre, outil de prévention de la radicalisation ?, éd. L’Harmattan, 2017 (essai). Histoires de genre, 5 recueils collectif, éd. Presses d’Avl, de 2004 à 2009 (brèves, nouvelles et fragments). La soixante-huitarde, in "Mai 68, Echos du Languedoc", collectif Ada, éd. Cap Béar, 2008 (nouvelles). Pessoa, le secret révélé, éd. Fernand Lanore, 2004 (littérature). Duel, éd. L’Harmattan, 2003 (nouvelles). In et Off, suivi de "A vendre", éd. L’Harmattan, 2001 (nouvelles). Frontières, éd. L’Harmattan, 1999 (nouvelles). Un homme de l’ombre, Jean Rous, éd. Cana, 1983 (essai).
Extrait :
La valse triste de Sibélius
Retour aux mots.
Le geste d’écriture, c’est le visage de Clotilde, l’étudiante jugée en Iran devant un tribunal de fantômes qui l’aura provoqué. Un geste obligé malgré la torpeur.
Pas parce qu’ils l’ont contrainte à des aveux bidon ; ou lui ont fait porter un foulard. Non.
C’est à cause de ses yeux vifs qui pointent vers la tribune barbue et se calent au délire ambiant. S’abrutissent dans ce néant. Ploient devant ce pouvoir aveugle, infini : présomption de vie ou de mort.
Trou noir dans l’espace interstellaire.
Elle, parle le silence de l’infiniment petit.
… Se couler dans des manifestations de rue, auprès de rubans verts - jeu des couleurs, diablerie des dogmes - prendre des photos, les mailer… Son crime.
La presse européenne dénonce un procès stalinien mais…
Elle est seule. Ou presque.
A son côté est assise une employée de l’Ambassade de France à Téhéran. Portant tchador, double nationalité. Toutes noires les deux, la femme et la jeune femme.
Seules, face à eux, les juges bien-pensants, les fidèles.
A l’énigmatique régime. Au tourbillon des savoirs inspirés. Des désirs refoulés.
Leurs sourcils en érection, circonflexes. On entend un tempo, un, deux, trois… un rythme saccadé, jets de pierres. Un, deux, trois, un rythme lapidé. Pulsation dans les tempes.
Alors, une si frêle vie : celle d’une femme égarée… les formes moulées dans un jean…
Helsinki-Ispahan, août 2009
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