GARDIES ANDRÉ

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30620 Bernis
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Littérature
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Biographie : André Gardies est né à Nîmes (Gard). Après des études secondaires à l’Ecole Normale d’Instituteurs de sa ville natale, et supérieures à l’Université de Montpellier, il est d’abord professeur de Lettres, avant de devenir, plusieurs années plus tard professeur d’Université en études cinématographiques à l’université Lumière-Lyon 2, au terme d’un parcours qui l’a mené successivement à Niort, à Orléans, à l’université d’Abidjan puis à celle de Strasbourg.
Réalise quelques courts-métrages de fiction (en 16 mm), puis se consacre à la réflexion et à la recherche sur le cinéma. Il est l’auteur d’une douzaine d’ouvrages spécialisés ou didactiques et a dirigé une demi-douzaine d’ouvrages collectifs.
A l’occasion du Centenaire de l’invention du cinéma, il coréalise (en tant que scénariste et expert scientifique) un CD-Rom sur les frères Lumière : "Le cinéma des lumières", coproduit par l’agence CAPA, Prix Roberval en 1996.
Depuis le début des années 2000, il se consacre entièrement à l’écriture littéraire. Après "Derrière les ponts", récit d’inspiration autobiographique qui fait revivre le début des années 50 (publié en 2002 aux éditions Climats), il a publié en 2005 "Les années de cendres" où se lit, en filigrane de la terre des Cévennes, la quête d’une mère (Editions de Paris/Max Chaleil), en juin 2006 "Le monde de Juliette" (Editions de Paris/Max Chaleil) où, dans l’alternance de deux voix, se recrée, peu à peu et en dépit des difficultés de la mémoire, toute une vie d’émotions et en mai 2008 "Le visiteur solitaire" (Editions de Paris/Max Chaleil), véritable roman noir rural comme il a été dit par la critique. En 2013 paraît "Le vieux Cévenol et l’enfant aux éditions du Rouergue qui reçoit le prix Lucien Gachon en 2014. Il est membre sociétaire de la Société des Gens de Lettres, et membre de l’Association Autour des Auteurs en Languedoc-Roussillon.
Bibliographie non exhaustive :
La Promesse de la mer, éd. Infimes, 2022 (roman). Les lys blancs de Clara, éd. Chum, 2018 (roman). Derrière les ponts, éd. du Mont, 2018 (roman). Je t’écris du Gévaudan, ma Lozère, coauteur Jacques Mauduy, éd. du Mont, 2017 (essai). La Baraque du Cheval noir, éd. de la Différence, 2016 (roman). Le monde de Juliette, éd. L.Souny, 2015 (roman). La Source du diable, éd. TDO, 2014 (roman). Le vieux Cévenol et l’enfant, éd. du Rouergue, 2013 (roman). Yeelen : Souleymane Cissé, éd. CNDC, 2011 (enseignement). Le train sous la neige, éd. de la Mouette, 2011 (roman). 200 mots clés de la théorie du cinéma, coauteurs André Gardies, Jean Bessalel, éd. Cerf, 2010 (dictionnaire). Mai 68, échos du Languedoc, collectif, éd. Cap Béar, 2008 (nouvelles). Le visiteur solitaire, éd. de Paris, 2008 (roman). Le monde de Juliette, éd. de Paris, 2006, rééd. Black-ebook, 2012 (roman). Le Je à l’écran : actes du colloque de Cerisy-la-Salle, 14-21 août 1999, co-dirigé par André Gardies, Jacques Gerstenkorn, codirection Jean-Pierre Esquenazi, éd. L’Harmattan, 2006 (essai). Les années de cendres, éd. de Paris, 2005, rééd. Mogador, 2010 (roman). 200 mots clés de la théorie du cinéma, coauteur Jean Bessael, éd. Cerf, 2004 (document). Derrière les ponts, éd. Climats, 2002, rééd. Encre bleue, septembre 2012 (roman). Le conteur de l’ombre, éd. Aléas, 1999 (essai). Décrire à l’écran, éd. Méridiens-Klincksieck, 1999 (essai). Le spectaculaire, codir. Christine Hamon-Sirejols, éd. Aléas, 1997 (essai). Le cinéma des lumières de Pierre Tchernia, éd. Réunion des musées nationaux-Capa production, 1995 (CD-Rom documentaire). Cinéma et théâtralité, codir. Chistine Hamon-Sirejols, Jacques Gerstenkorn, éd. Aléas, 1994 (essai). Le Récit filmique, éd. Hachette éducation, 1993 (essai). L’espace au cinéma, éd. Méridiens-Klincksieck, 1993 (essai). Cinéma d’Afrique noire francophone : l’espace-miroir, éd. L’Harmattan, 1989 (essai). Le Cinéma de Robbe-Grillet, éd. L’Albatros (essai). Regards sur le cinéma négro-africain, coauteur Pierre Haffner, éd. OCIC (essai).
Extrait : Derrière les ponts
LA POIGNEE
Parfois un détail surgit ; comme ça, sans raison apparente. Futile, objectivement dénué d’intérêt. Pourtant il insiste, avec cet entêtement propre aux objets du rêve. Aussi buté que l’enfant trépignant, pleurnichant, rageur qui, sous la colère inextinguible qui le submergeait, ne cessait de dire ce qu’il ne pouvait formuler. Aussi étrange, inquiétant et oppressant que ces vieillards alignés sous la galerie, dans leur fauteuil roulant, silencieux et immobiles, et dont le regard mort ne cesse de vous fixer du fond de leur enfermement. Ils sont là, ces objets du passé, fragmentés, isolés, échoués, comme oubliés par le grand flux temporel. Ayant échappé au brassage social, ils sont là, avec toute la force sensible de leur forme matérielle. Ainsi de la poignée de porcelaine blanche qui commandait la porte de la cave. Lourde et pleine comme un bel œuf luisant. Il en éprouve encore aujourd’hui la densité lisse au creux de la paume. En raison du mauvais clou tordu qui l’arrimait au canon usé, elle ballottait quand il la saisissait, toute molle, et ne répondait qu’un moment plus tard à la rotation du poignet afin d’accomplir ainsi sa fonction. Alors dans ce bref instant d’hésitation et de suspension se glissait la fragilité angoissante de l’imprévisible. Entre le moment où la paume éprouvait la lourdeur lisse de l’œuf et celui où le pêne réagissait, le temps s’immobilisait dans l’attente d’une catastrophe, imaginaire certes mais qui avait alors le poids de la réalité. L’ordre des choses pouvait être brusquement suspendu, comme la panne inattendue qui vous laisse désemparé, qui ruine en un instant les projets les mieux espérés. La poignée allait se détacher de la porte ; elle deviendrait œuf stupide au creux de la main ; elle irait se briser sur le sol ; la porte resterait obstinément fermée et la colère de l’oncle surgirait de la cuisine pour s’abattre à coups redoublés sur sa tête aussi bien que sur le vantail de bois obstinément clos et qui résonnerait longtemps de tous les fantômes tapis dans la nuit terrifiante de la cave.
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43.76617, 4.28672